Le songo est un genre de musique populaire cubaine, créé par le groupe Los Van Van au début des années 1970. Le songo incorpore des éléments rythmiques de la rumba folklorique dans la musique de danse populaire et constitue un changement significatif par rapport à la structure basée sur le son montuno/mambo qui dominait la musique populaire à Cuba depuis les années 1940. Blas Egües a été le premier batteur de Los Van Van, mais c’est le deuxième batteur du groupe, José Luis Quintana « Changuito », qui a fait du songo le phénomène mondial qu’il est aujourd’hui.
Le songo est le plus célèbre des rythmes cubains de l’après-révolution, à commencer par le mozambique, qui puisait au plus profond des rythmes folkloriques afro-cubains (principalement la rumba). Au cours des années 1970, de nombreux groupes cubains ont créé leurs propres rythmes originaux : Los Van Van a inventé le songo ; Orquesta Ritmo Oriental – nueva onda ; Orquesta Tipica Juventud – bata cinco, et Orquesta Revé ont nommé leur invention – changüí, d’après la musique proto-son folklorique « funky » du 19e siècle.
Les rythmes funky de la timba actuelle ont évolué à partir du songo.
Percussions
Avec le songo, les instruments du set de timbales ont été enrichis avec l’ajout d’une grosse caisse, et parfois d’une caisse claire et d’un charleston. Le songo utilise un kit hybride timbale/batterie de style cubain, qui peut aller des timbales standards avec kick à un kit de batterie complet augmenté de timbales, de jam-block et de diverses cloches. Le songo a été le premier rythme de danse populaire cubaine à mélanger la rumba et les rythmes funk nord-américains.
Le motif de cloche de songo le plus basique est un embellissement du motif cáscara de style Matanzas pour le guaguancó, traditionnellement joué sur un guagua (morceau de bambou creux). Dans les deux modèles, la main droite (notes inférieures) joue les quatre temps principaux, tandis que la main gauche joue les contre-temps. La main droite est généralement jouée sur un charleston fermé, un jam-block ou une cloche. La main gauche est généralement jouée sur le bord de la caisse claire, la caisse claire, la ou les cloches ou les toms. La partie gauche du motif s’exprime dans une grande variété de motifs mélodiques et de timbres.
Cette relation entre les tambours est dérivée du style rumba. La sensation de la partie supérieure de la batterie est comme le quinto de la rumba, ponctuant, colorant et accentuant constamment, mais ne jouant en solo qu’au moment approprié.
Dans plusieurs arrangements de songo, la partie de conga joue le tumbao typique sur le tambour grave, tout en reproduisant le quinto du guaguancó sur le tambour aigu. Les phrases de type quinto peuvent changer continuellement, mais elles sont basées sur un motif spécifique de contre-clave.
Les innovations rythmiques du songo partagent des similitudes avec les inventions contemporaines de groupes de rumba folklorique tels que Los Muñequitos de Matanzas et Los Papines de La Havane. Non seulement les percussions du songo sont fortement influencées par la rumba, mais la qualité syncopée du chant et d’autres éléments mélodiques reflète davantage l’influence de la rumba que celle entendue dans les genres antérieurs. Les guajeos (mélodies ostinato) sont souvent construits sur des motifs décalés.
De nombreux musiciens latins ont décrit le songo comme un type de musique très émouvant ; par exemple Juan Formell (leader de Los Van Van) dit que « c’est la synthèse d’une personnalité, d’une manière d’être et de ressentir la musique, une somme de cultures et une manière de faire d’un musicien quelqu’un de polyfacette et d’original ». Les batteurs cubains soulignent souvent que le songo n’est pas un rythme particulier, mais plutôt une approche rythmique particulière. Cependant, ces mêmes batteurs feront généralement la démonstration de la partie de base aux baguettes illustrée ci-dessus.
Usage en Amérique du nord
Tel qu’utilisé en Amérique du Nord, le terme songo fait généralement référence à la musique influencée par la rumba des groupes cubains des années 1970, ainsi qu’aux parties de conga et de timbales illustrées ci-dessus. Ces groupes étaient pour la plupart basés sur le modèle d’orchestre de la charanga (flûte, instruments à cordes et section rythmique), bien que certains groupes aient ajouté des trombones. La principale exception était l’orchestre Irakere, qui mélangeait des éléments de jazz. Les groupes portoricains Batacumbele et Zaperoko appellent également leur style de musique songo. Jazz, funk, son et rumba se croisent dans le songo.
Funkifier la clave
Le songo a représenté une avancée majeure dans la musique latine en introduisant la batterie dans le triumvirat de percussions standard composé de congas, de timbales et de bongos… le rythme du songo a finalement mis la batterie sur un pied d’égalité avec les autres instruments.
Lorsqu’ils sont joués sur une batterie, les motifs songo sont des rythmes hybrides de rumba-funk basés sur le rythme de la clave. Au début des années 1980, ces motifs ont attiré l’attention des batteurs nord-américains qui, grâce à cela, étaient désormais capables d’apprécier la structure basée sur la clave qui sous-tend le funk. Les batteurs nord-américains ont à leur tour adopté les idées du songo dans diverses inventions de jazz et de funk. Les motifs fluides et changeants du songo offrent une palette de textures rythmiques plus complexe pour le jazz que les rythmes mambo généralement utilisés dans le latin-jazz
Librement traduit et adapté depuis https://en.wikipedia.org/wiki/Songo_music